NEI YANG GONG : l’Ecole, LIU Guizhen et LIU Yafei

 NEI YANG GONG

内养功

    Les premières traces connues de la pratique du Nei Yang Gong remontent à la fin de la dynastie MING (17ème siècle). C’est grâce au professeur LIU Guizhen (6ème héritier de l’école de Nei Yang Gong) que l’école de Nei Yang Gong  va connaître un essor considérable à partir de la seconde moitié du 20ème siècle.

LIU GUIZHEN

    Au milieu des années quarante, LIU Guizhen est atteint de tuberculose, d’épuisement nerveux et d’un ulcère à l’estomac. Très affaibli, et même considéré comme mourant par certains de ses collègues, il doit quitter son travail et retourne dans son village natal pour tenter de se soigner, voire y mourir entouré des siens. Il ne pèse plus que 36 kg. C’est alors qu’il retrouve son oncle  LIU Duzhou (héritier de la 5ème génération), qui constate son état de faiblesse important. Cependant, « l’esprit est encore là », il décide de s’en occuper et va lui enseigner des exercices de Nei Yang Gong afin de le soigner et de rétablir sa santé. Le traitement durera 102 jours.

    Il repart guéri et en pleine forme à son travail. Sur place, tout le monde est stupéfait par sa guérison, et beaucoup souhaitent bénéficier également des bienfaits de cette pratique. Cependant, à cette époque la transmission ne se fait qu’à une personne à la fois. Aussi, en 1948, avec l’accord de sa hiérarchie et de son oncle, LIU Guizhen repart compléter et approfondir les enseignements de son oncle afin de pouvoir les transmettre à ses collègues. Rapidement, suite aux nombreux résultats positifs et par le bouche à oreille, de plus en plus de personnes le sollicitent afin de se faire soigner. Il constitue une équipe de chercheurs afin de mieux comprendre les mécanismes en œuvre et leurs effets dans la pratique.

En 1949, le terme de Qi Gong est officiellement adopté. Il en est considéré comme l’un des pères.

    En 1954 il obtient de nouveau de sa hiérarchie l’autorisation et les moyens (par le premier secrétaire du parti communiste de la ville de Tang Shan) pour développer un premier centre de cure et de recherche sur le Nei Yang Gong: Tang Shan Qi Gong Liao Yang Suo, Centre de cure par le Qi Gong à Tang Shan (Hebei). Il va soigner près de 360 malades sur une période de deux ans et demi, accompagné par un personnel médical, il va enregistrer toutes les données des patients avant, pendant (à 10 jours, 20 jours, 1 mois, 2 mois et 3 mois) et après leur cure dans le cadre de ses recherches.

    Il reçoit en 1955 un prix d’honneur du ministère de la santé, et, soutenu par le président Mao Zedong qui le recevra en 1956, le Nei Yang Gong se développe dans toute la Chine où il est désormais enseigné aux médecins dans les hôpitaux : C’est la première fois que le Qi Gong fait officiellement son entrée dans les hôpitaux, avec la création du premier centre national de traitements et de recherches sur le Qi Gong : Bei Dai He Qi Gong Liao Yang Yuan, Centre national du Qi Gong médical de Beidaihe (Hebei). Dès cette époque également il commence à recevoir des groupes d’étrangers qui viennent se former. Et, malgré la fermeture du centre durant la Révolution Culturelle, celui-ci ouvre de nouveau quelques années plus tard. Les recherches reprennent notamment sur le diabète (pour lesquelles il obtiendra un nouveau prix d’honneur du ministère de la Santé), sur les maladies cardiaques, sur l’équilibre dans le domaine spatial, en collaboration avec différents scientifiques et aussi avec le centre de Qi Gong thérapeutique de Shanghai sur les effets du Qi Gong sur le cerveau.

     Le professeur LIU Guizhen en restera le directeur jusqu’à sa mort en 1983.

    Il restera comme le premier médecin en chef spécialisé du Qi Gong médical dans l’histoire de Chine. Il est également le seul spécialiste du Qi Gong répertorié dans le Dictionnaire encyclopédique chinois – Tome « Science de la médecine et de la pharmacopée » (大辞海 – 医药科学卷). Auteur de L’application du Qi Gong médical en clinique, monsieur LIU Guizhen a publié entre autre des mémoires comme Les méthodes du Qi Gong thérapeutique dans les recherches scientifiques.

    C’est sa fille LIU Yafei qui prendra la succession du centre pour le diriger jusqu’à ce jour.

LIU YAFEI

  C’est « une enfant de la balle » qui, dès son plus jeune âge, apprend et pratique le Nei Yang Gong auprès de son père LIU Guizhen  dans le centre de Beidaihe où elle grandit. Elle vit au rythme des pratiques des groupes toujours plus nombreux qui viennent au Centre pour se former ou se faire soigner.  Suivant les traces de son père, elle entreprend plus tard une formation en Médecine Traditionnelle Chinoise et, devenue médecin, elle assiste son père dans ses travaux.

  A la suite du décès de LIU Guizhen, elle reste au centre de Beidaihe et poursuit les recherches cliniques sur le Qi Gong entreprises par son père, et elle enseigne le Nei Yang Gong aux personnels médicaux, aux étudiants ainsi qu’aux étrangers désireux de découvrir ces « nouvelles » pratiques jusqu’alors inconnues pour eux.

  Désormais directrice honoraire du centre de Qi Gong médical de Beidaihe, elle est aussi vice-présidente de l’Académie Nationale du Qi Gong médical, et continue des recherches sur le Qi Gong dans la Médecine Chinoise. Auteure de Nei Yang Gong – Qi Gong médical, ouvrage édité au Japon où la pratique du Nei Yang Gong est très développée depuis longtemps, et de Nei Yang Gong, ouvrage édité en Allemagne où elle enseigne depuis de nombreuses années, notamment dans les Universités de Berlin et Munich. elle publie régulièrement des articles de recherches dans la presse médicale spécialisée. Elle a travaillé sur des traitements et la prévention des problèmes de cervicalgies, de diabète, de dos, d’insomnie etc… Elle a complété la partie dynamique du Nei Yang Gong, en créant une seconde méthode, créée une méthode pour les cervicalgies ainsi que la méthode du Qi Gong de la femme.   Aujourd’hui, elle continue ses recherches dans le cadre de l’Académie Nationale du Qi Gong Médical et voyage à travers le monde afin de transmettre le Nei Yang Gong.

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